Revue de presse

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Au retour de vacances, une mauvaise surprise m’attendait au cabinet. Mes ordinateurs ont été cryptés avec une demande de rançon (en cryptomonnaie !). Après les hôpitaux et les cliniques, nos cabinets médicaux sont désormais les cibles privilégiées des cyberattaques. D’abord, obligation de le notifier à la CNIL (article 33 du RGPD) puis, fort heureusement, la sauvegarde nous a permis de reprendre le travail après la récupération des données.

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Les “nez à la parisienne” ou “nez en piste de ski” étaient très demandés dans les années 1960-1970. Un dorsum évidé et une pointe retroussée assuraient le succès d’une esthétique standardisée. Au fil des ans, les critiques ont accusé ce concept qui encourage la conformité et ne reconnaît pas les différences individuelles.
Cependant, il n’est pas rare que des patients viennent dans nos cabinets à la recherche des fesses de Jennifer Lopez, des lèvres de Scarlett Johansson ou d’autres caractéristiques notables de personnes célèbres. Par ailleurs, internet a donné une plateforme de grande envergure à ceux qui osent être différents. La caissière de mon Super U a les cheveux verts. Elle n’est pas une adolescente, probablement bien au-delà de la vingtaine. Croit-elle vraiment que les cheveux verts la rendent plus attirante ? Mais alors, l’attractivité n’est pas la même chose que la beauté.
Nous en sommes venus à assimiler la beauté à l’humanité. Si nous ne voyons pas la beauté d’une personne, c’est que nous sommes aveugles à son humanité. La beauté est si importante aujourd’hui que refuser aux gens de la posséder équivaut à leur refuser de l’oxygène. La beauté est devenue politique : le surpoids est beau. Le vieux est beau. Les handicaps sont beaux.
C’est une focalisation sur l’individualité. Nos patients rejettent la notion d’un standard universel de beauté. Ils veulent simplement être une version plus attrayante d’eux-mêmes (Nahai F. Individuality: the new beauty. Aesthet Surg J, 2022;42:444-446).

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Un collègue m’a dit un jour qu’être chirurgien plasticien, c’est être un “compagnon”. Il avait raison en ce sens que notre vie dépend de ce que nous accomplissons de nos mains. À l’instar des ouvriers qualifiés, bon nombre d’entre nous ont ce qu’on appelle de “bonnes mains”. Regarder des chirurgiens ayant de bonnes mains opérer est un plaisir car ils rendent même les techniques compliquées faciles, leurs performances se caractérisent par une grande dextérité manuelle, une excellente coordination œil-main et une stabilité qui témoigne de leur confiance.

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Le scénario d’une complication chirurgicale sérieuse a été largement discuté dans d’innombrables articles et livres. En revanche, ses effets dévastateurs sur le psychisme du chirurgien sont beaucoup moins explorés. Il ne fait aucun doute en effet qu’un tel événement aura un impact immédiat et durable émotionnellement, physiquement et socialement.
Le chirurgien a tendance à être autocritique. Par conséquent, des sentiments de remords, de colère, d’insuffisance, d’incompétence, de dépression et même des pensées suicidaires peuvent faire surface. Une intervention proactive peut être nécessaire si une personne se sent incapable ou est perçue par ses proches comme incapable de gérer seule la situation. Une consultation psychologique individuelle, à court ou à long terme, est une option. De plus, une hotline d’assistance peut être mise à disposition.
Il n’y a pas de honte à demander de l’aide dans de telles situations. C’est plutôt ce qui est souvent nécessaire pour assumer le plus efficacement possible sa responsabilité professionnelle envers le patient et sa famille (Bernard RW. Impact of a devastating patient complication on the aesthetic plastic surgeon. Aesthet Surg J, 2021;41:1335-1137).

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Nous connaissons tous le patient d’aujourd’hui, féru d’Internet, qui vient en consultation avec des idées préconçues. Les cas de figure difficiles incluent :
– les patients convaincus de la supériorité d’une technique particulière ;
– ceux souhaitant bénéficier d’une intervention chirurgicale plus étendue que celle indiquée ;
– enfin, ceux insistant sur une alternative minimale ou non invasive qui ne fournira pas le résultat souhaité.
Si le patient comprend et accepte un résultat moindre ou différent de ce qu’il attendait, il est judicieux d’inclure une notification dans le consentement mutuel éclairé. Si, à l’inverse, ses attentes sont vraiment irréalistes, un report de la chirurgie est recommandé en assumant le fait que le patient consultera très certainement ailleurs.
Enfin, lorsque tous les efforts échouent, la version courtoise de “My Way or the Highway”, autrement dit “c’est ça ou rien”, semble la réponse appropriée (Nahai F. My Way of the Highway. Aesthet Surg J, 2021;41:981-983).

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Les effets de la pandémie ont accentué les disparités sociodémographiques existantes. Compte tenu des principes de l’éthique médicale et du climat social actuel, chaque discipline médicale est appelée à examiner les obstacles à des soins de santé équitables à travers les spectres raciaux, ethniques et socio-économiques.
Dans le domaine de la chirurgie plastique, les patientes issues de milieux défavorisés sont moins susceptibles de recevoir une proposition thérapeutique adaptée pour une reconstruction après une mastectomie et plus susceptibles de ne pas connaître les options disponibles de reconstruction mammaire, par exemple. Nous sommes donc appelés à approfondir nos connaissances sur les obstacles auxquels les patients sont confrontés, les écarts dans les soins fournis et, surtout, les démarches qui favorisent le mieux des soins équitables. Comme les chirurgiens plasticiens exercent dans divers contextes, la compréhension des barrières sociales qui ont un impact sur les soins délivrés aux patients n’est pas seulement essentielle, c’est notre devoir moral (Gerald MJ, Strand N, Dugue D et al. Beginning to find the missing piece: social determinants of health as a contributor to disparities in plastic surgery. Plast Reconstr Surg, 2021;147:724e-725e).

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Le 11 mars 2020, profondément préoccupée par les niveaux alarmants de propagation de l’épidémie et de la sévérité de la maladie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qualifiait la COVID-19 de pandémie. Le 17 mars, les contraintes sanitaires en France nous interdisaient pour un temps d’accueillir nos patients et de les opérer. Fallait-il attendre une crise sanitaire d’une telle ampleur pour replacer le soin de la planète et de toute sa population comme valeur centrale de nos sociétés ?
Multiples sont les réflexions que nous inspire la période actuelle. La première est de toujours garder en tête que la médecine est une science qui hésite ! Ensuite, c’est de se remémorer à quel point il est dangereux d’accueillir sans broncher les vérités du pouvoir et même celles de nos scientifiques. Enfin, de ce vacarme de soupçons et de critiques s’élève, silencieuse, une note d’optimisme : la véritable immunité, le seul vaccin efficace, c’est de conserver en réalité la mémoire de ce qui vient de se passer. À nous de saisir l’occasion pour rêver et construire un lendemain différent.

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À l’aube de 2021, j’espère que la campagne de vaccination contre la COVID-19 battra son plein et que la vie pourra commencer à revenir à la “normale”. En revanche, l’un des changements qui probablement perdurera concerne les conférences virtuelles. De nombreux groupes cependant – parmi lesquels les chirurgiens plasticiens – prospèrent grâce au contact de personne à personne (Nahai F. Does anybody really miss live meetings? Aesthet Surg J, 2021;41:137-139). Pourquoi sommes-nous différents ? Nous sommes des personnes très tactiles et celui qui rate l’occasion d’un dialogue animé et informel avec ses collègues a perdu une grande opportunité de développement professionnel. J’adore les réunions géantes et animées et la collégialité qui les accompagne. Alors, les réunions hybrides qui combinent un événement en direct avec des offres virtuelles pourront-elles constituer le futur ?
Il est parfaitement logique que les “règles” des présentations en direct diffèrent de celles des présentations virtuelles et les experts en e-learning suggèrent que les sessions de diffusion ne devraient pas dépasser 30 minutes. Personnellement, les réunions en direct me manquent, non seulement en tant que chirurgien pratiquant mais aussi en tant que personne engagée dans la défense de notre spécialité.

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La télémédecine est depuis longtemps sur le radar des professionnels de la santé comme outil potentiel pour élargir l’accès aux soins médicaux et réduire les coûts. Puis vint la COVID-19. Par nécessité, la pandémie a hâté l’essor de la télémédecine ainsi que son acceptation par le public. Un article de F. Nahai dans Aesthetic Surgery Journal, Volume 40, numéro 9, septembre 2020 fait le point sur le sujet.
Les consultations vidéo en ligne offrent aux patients de vous rencontrer sans avoir à parcourir une longue distance. Il en résulte des économies de temps et d’argent, au profit du patient. En tant qu’outil de suivi post-traitement, les consultations en ligne peuvent jouer un rôle important dans le diagnostic rapide des complications. Le suivi à long terme peut également être facilité, surtout lorsque les patients vivent loin du cabinet de leur chirurgien ou ont des horaires extrêmement chargés. Pour toutes ces raisons, l’option de téléconsultation, bien qu’elle ne soit pas appropriée dans toutes les situations, peut être utile et très précieuse pour de nombreux patients.
En raison de la COVID-19, les restrictions médico-légales ainsi que le remboursement de la télémédecine ont été assouplis. Compte tenu de l’évolution des attitudes d’aujourd’hui à l’égard de la télé­santé, cette expérience pour les patients consultés en ligne peut générer des avantages et stimuler la croissance de notre pratique.

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Pour cette rentrée pas comme les autres, j’aimerais partager avec vous quelques réflexions. Tout d’abord, la “vague écologique”. L’article de Stéphane Smarrito dans les Annales signe une première prise de conscience sur la quantité de plastique générée par notre chirurgie éponyme et son impact sur l’environnement. Ma deuxième réflexion concerne la rentrée de septembre avec la fameuse “seconde vague” du coronavirus et ses profonds bouleversements. Il est aujourd’hui impossible de prédire comment ce virus se comportera. Nous allons bien évidemment nous adapter à cette nouvelle façon de vivre et de travailler dans un scénario dans lequel des gens perdent leur emploi et des entreprises sont détruites après une vie d’efforts pour les créer. De nombreux chirurgiens plasticiens ont décidé de se consacrer exclusivement au domaine esthétique, mais leur pratique est entravée voire interdite en France comme dans d’autres pays, ce qui est inacceptable. La survie financière est un défi de taille et les défis économiques sont immenses. Seul le temps nous dira quelle stratégie – confinement total versus approche suédoise limitée – est la meilleure à long terme, tant pour la santé que pour l’économie.