
Quoi de neuf en dermatologie esthétique ?
Cette année encore, l’actualité est dominée par les injectables, surtout…
Professeur Émérite de Dermatologie de l’Université de Bordeaux, BORDEAUX.
Cette année encore, l’actualité est dominée par les injectables, surtout…
L’actualité en dermatologie esthétique est toujours bien fournie et variée,…
L’article de l’équipe du MIT (Massachusetts Institute of Technology) de…
L’année qui vient de s’écouler a été marquée, en dermatologie esthétique, par un souci de bien répertorier et d’éviter les accidents thérapeutiques, en particulier les plus graves, liés à l’injection intra-artérielle accidentelle de fillers et à leur embolisation rétrograde vers l’artère ophtalmique ou la carotide interne…
Chaque technique d’injection des fillers a ses adeptes. Certains se sont presque complètement convertis à la canule, d’autres utilisent encore beaucoup l’aiguille. Alors, est-ce comme en littérature au XVIIe siècle la querelle des Anciens et des Modernes ? La traditionnelle aiguille contre la plus récente canule ? Qui a raison ? Ceux qui, sensibles à la nouveauté, ont été séduits par la canule qui nécessite un apprentissage, mais permet, dès que l’on possède bien la technique, d’aller à distance, de napper de façon harmonieuse, avec moins de risque de blessure vasculaire ? Ou ceux qui préfèrent l’aiguille, très précise, d’utilisation plus facile car on injecte là où on pique, en utilisant moins de produit ?
Les techniques esthétiques se perfectionnent tout en devenant plus subtiles. L’objectif des médecins rejoint la demande des patients : un résultat naturel, préservant l’expressivité du visage. Beaucoup de publications cette année concernent la toxine, et choisir parmi elles est difficile. Plutôt que des grandes séries, j’ai sélectionné celles qui apportent des points originaux. J’ai fait de même sur les autres thèmes, sans reprendre pour les fillers les assez nombreuses études comparatives entre plusieurs produits. Mais être original n’est pas tout, il faut certes être ouvert aux nouveautés mais en gardant un esprit critique, privilégier ce qui est simple et efficace et respecter les règles de prudence.
L’intoxication tabagique est un problème de santé publique : cancers bronchopulmonaires, des muqueuses buccale et génitale, de la sphère ORL, BPCO, accidents cardiovasculaires et, pendant la grossesse, développement du fœtus compromis.
À côté de cela, le vieillissement cutané lié au tabac qui ressemble au photovieillissement et l’accentue peut paraître accessoire : teint grisâtre ou jaunâtre, peau élastosique creusée de rides profondes, notamment en région péribuccale, kystes et comédons. La comparaison du visage de jumeaux fumeurs et non fumeurs démontre bien la réalité de ce vieillissement prématuré et le lien avec le tabac. De plus, il existe des troubles de la cicatrisation, cause de problèmes en chirurgie, surtout pour les plasticiens dans les suites de lifting. La vasoconstriction et les altérations artériolaires, la dégradation du collagène dermique par les métalloprotéases induites par les espèces réactives de l’oxygène, l’accumulation d’élastine anormale et, chez les femmes, la carence estrogénique liée à une ménopause plus précoce sont responsables de l’ensemble de ces manifestations.
Le risque d’avoir un visage prématurément ridé peut être un argument, paradoxalement plus efficace que l’impact du tabagisme sur leur santé, pour inciter, les femmes surtout, très sensibles à leur aspect physique, à arrêter de fumer et cela d’autant qu’il existe une réversibilité de certaines de ces altérations à l’arrêt du tabac.
Comme les années précédentes, l’actualité en dermatologie esthétique est dominée par les injectables, toxine botulique et produits de comblement. Là encore, j’ai choisi d’analyser des points originaux, souvent inédits, susceptibles d’intéresser ceux qui ont déjà une assez large pratique en dermatologie esthétique, plutôt que les grandes revues, reprenant l’expérience de tel ou tel auteur sur des techniques maintenant bien connues ou sur les mérites comparés de tel ou tel produit.
La demande de rajeunissement ne se limite plus au visage et le dermatologue est de plus en plus sollicité pour agir aussi au niveau des régions extra-faciales, cou et décolleté notamment. La plupart des techniques de Dermatologie Esthétique Interventionnelle y sont applicables en les adaptant à ces régions fragiles, où les capacités de réparation sont bien moindres qu’au visage et le risque cicatriciel et dyschromique plus élevé.
Cet article analyse de façon critique les différentes procédures et la qualité des résultats, les meilleurs et les plus fidèles étant obtenus avec le comblement à l’acide hyaluronique des rides transversales, l’IPL pour la poïkilodermie de Civatte, la toxine botulique pour les cordes platysmales, les lasers fractionnés et les peelings pour l’amélioration de la texture cutanée et, bien sûr, dans beaucoup de cas par les techniques combinées.
Cette année encore, l’actualité en dermatologie esthétique est dominée par la vogue des injectables et les publications qu’ils suscitent. Plusieurs revues générales synthétisent très bien ce qui est déjà connu au sujet de la toxine botulique et des produits de comblement, mais n’apportent pas de faits originaux. Il faut les lire, mais je ne les ai pas analysées ici et j’ai préféré privilégier ce qu’il y avait de nouveau dans des articles plus ponctuels.