Radiofréquence : une tendance, un courant ?

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  1. Conclusion

La radiofréquence (RF) est une onde électromagnétique et non un processus d’émission photonique. C’est un courant électrique alternatif : le changement de polarité +/- à la surface cutanée entraîne une vibration moléculaire qui produit une quantité de chaleur dépendant de l’intensité du courant et du temps selon la loi d’Ohm : E = I × R × t.

La complexité de la compréhension des techniques de radiofréquence est liée aux différents modes de délivrance de l’énergie. Elle peut être externe, et selon le mode d’émission, on distingue la radiofréquence monopolaire et, beaucoup plus répandue, la radiofréquence bipolaire. Le courant circule entre deux électrodes, responsable d’un échauffement tissulaire à la base de l’effet thermique efficace [1]. La profondeur de l’effet thermique est égale à la moitié de la distance entre lesdites électrodes. Ainsi, la multiplication des électrodes suit cette logique pour augmenter la surface et la profondeur de traitement, mais les dénominations de tri, quadri ou octopolaire ne sont que pur marketing.

La délivrance de l’énergie est limitée, autant que la durée d’impulsion, pour éviter d’éventuels dégâts thermiques au niveau de l’épiderme avec un risque de brûlures, voire de cicatrices. Ce constat permet d’expliquer le mode opératoire de ces techniques dites bipolaires externes, avec un mouvement rotatif répété à la surface cutanée pendant une durée variable selon les appareils. Mais le plus important est que la limitation de l’énergie délivrée n’entraîne qu’une dénaturation partielle du milieu extracellulaire comprenant le collagène et autre élastine, comme l’ont démontré au niveau histologique Abraham et al. [2]. Il existe néanmoins un effet de néocollagenèse expliquant les résultats cliniques obtenus par de nombreux cliniciens.

Pour pallier ce problème de risque épidermique, un autre procédé a été proposé : la radiofréquence fractionnée, toujours de délivrance externe, avec des sondes qui augmentent la durée d’impulsion et diminuent le niveau d’énergie en ayant une action de coagulation contrôlée des tissus superficiels et dermiques. Ce procédé présente des avantages et plusieurs études ont démontré son efficacité dans différentes indications, y compris les vergetures [3].

Enfin, la radiofréquence intratissulaire, ou HiFR (High-intensity Focused Radiofrequency), a été développée [4] (fig. 1). L’objectif consiste à délivrer toute l’énergie[...]

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À propos de l’auteur

Cabinet de Dermatologie, Saint-Paul-de-Vence.